La poésie de nos maisons

Bivouac au sommet du Piméné

 

Que dire de notre bivouac au Piméné…

Un seul mot me vient à l’esprit:

Grandiose!

 

Un jus d’orange amélioré…

Une partie de belote où l’élève a dépassé le maître…

Une longue et minutieuse préparation du dortoir,…

Un succulent dîner où les sardines ont trouvé de fervents amateurs…

 

Mais aussi plein de moments magiques, comme les deux vautours qui nous ont fait l’honneur de leur visite…

Les deux chocarts qui attendaient sagement sur le petit Piméné que le sommeil nous gagne pour nous chiper quelques restes de nourriture…

 

Le ballet dans l’azur avec la montée à grande vitesse des petits nuages de brume comme aspirés par l’ immensité bleue…

Peu à peu, cette mer de coton qui s’approchait de nous était inquiétante, mais un vieux sage nous dit :

«aucune crainte à avoir, elle va s’arrêter à nos pieds! »

En effet, tout au-dessous de nous, le tapis blanc s’installait

et le ciel rincé de toutes traces disgracieuses, se dardait de rose.

 

Tournés vers le Vignemale où le soleil allait se reposer, une grande paix nous envahissait et nos respirations ralentissaient presque à l’unisson…

La boule incandescente

se perdit derrière le sommet pour donner à l’horizon un drapé vermeil.

Nous étions à cet instant-là, les maîtres du monde et rien ne pouvait être plus beau que cet instant magique!

 

Enfouis dans nos duvets moelleux, (le sol lui, ne l’étant pas trop…) nous avons patiemment attendu la nuit, avec comme à chaque bivouac, les pensées et les réflexions de chacun pour se divertir…

 

La lune tardait à apparaître, mais avec la chorégraphie originale d’un bonnet qui surgit,

d’un duvet qui se plie,

d’un bras qui se soulève,

et dans le silence, un rire qui fuse, nous essayons de rester éveillés…

Enfin, le cercle presque parfait, inonda Estaubé et nous éblouit!

 

Quelques paroles encore et nous retrouvons notre cocon douillet.

Seuls, quelques yeux restent encore fixés vers le ciel dans l’attente de la première étoile…

À présent, à chacun de poser son regard comme il le voulait, au moment où il le souhaitait quand le sommeil lui, ne venait pas lui voler ces minutes précieuses…

Une, deux, ou plusieurs étoiles filantes, peu importe…l’essentiel était d’être là en osmose avec l’Univers… La voûte céleste se dévoila à nos yeux plus scintillante que jamais.

A ma droite j’observais une ombre se dessinant sur le cirque de Troumouse… Joby parlait-il à la Munia ?

Je vis aussi Anne Marie rattraper Cathie qui avait décidé de glisser un peu du tapis de sol…

Marie Aimée faisait des rotations de la tête, afin de mieux observer le ciel, mais aussi les gros cailloux du Cairn tout près d’elle…

Quand la lune disparut derrière le Taillon, un vent frais secoua nos duvets…

La nuit fût courte, mais si belle!

 

A l’aube, un vigile dans sa doudoune rouge imprégnée de tant de souvenirs, scrutait l’horizon, se remplissant les yeux et le cœur de cet extraordinaire spectacle que lui offrait ce petit matin…

Tous les regards se tournèrent du côté des Aguillous où pointaient les premières lueurs du soleil…

Quel merveilleux cadeau!

Oui, nous le savions…nous étions des privilégiés!

Un petit thé ou café servi par Amador fut apprécié! Quel délice de déguster le chaud breuvage, bien lovés dans nos sacs de couchage…

A la descente. Anne-Marie perdit des points lors de la variante qui nous emmenait au fond du cirque.

Nous attendions des cascades rafraîchissantes et seules quelques gouttelettes tombèrent sur nos têtes…

Certes le chemin était plus long , les chutes d’eau inexistantes, mais à la vue des Grassettes, de l’ombre apaisantes et de l’absence de touristes, la côte de notre guide remonta au plus haut!

Les cafés , chocolats liégeois, menthes, panachés, pêches Melba rêvés, nous attendaient à Gavarnie!

 

Dans nos têtes la magie ne voulait pas se détacher, mais qu’il est bon à présent de se souvenir et qu’il est bon d’avoir 50 ans!!

Nelly

 

Les granges aux toits de chaume

 

Ici le temps s’arrête

Le ciel est d’un bleu intense

Le chaud soleil fait danser les grillons

Le gave lui, continue son chemin…

 

Nous contemplons les sommets sans nous lasser

Ils nous semblent plus proches, plus accessibles…..

Les années permettent-elles de côtoyer la sérénité ?

Est-ce cela que l’on appelle la sagesse ?

 

Les murs gris nous renvoient l’écho de nos rires,

De nos chants, de nos conversations sérieuses d’adolescents….

Moment de retrouvailles avec nous-mêmes,

Plongeon dans une parfaite harmonie,

Respirations profondes,

Nous goûtons avec délice à cette parcelle de bonheur.

 

Nelly

Les Penaous ( vidéo )

Les Penaous par Vincent

Date de dernière mise à jour : 13/12/2023